L'érosion des sols reste un défi majeur pour la gestion durable des terres, en particulier dans les régions tropicales et semi-arides où l'intensité des précipitations et la faible couverture végétale contribuent à une dégradation rapide des sols. Le ruissellement et la perte de sol réduisent non seulement la fertilité du sol, mais menacent également la productivité agricole à long terme. En réponse, l'utilisation de paillis organiques, en particulier les résidus d'élagage des espèces agroforestières, s'est imposée comme une stratégie pratique et respectueuse de l'environnement pour réduire l'érosion.
Des espèces telles que Gliricidia sepium, Piliostigma reticulatum et Guiera senegalensis sont couramment utilisées en raison de leur adaptabilité et de leur capacité à produire une biomasse substantielle. Lorsqu'elles sont appliquées comme paillis, ces tailles peuvent améliorer la structure du sol, augmenter la teneur en matière organique et réduire l'impact des gouttes de pluie sur les particules du sol, limitant ainsi le ruissellement et le transport des sédiments. Cependant, des évaluations comparatives de ces espèces - à la fois individuellement et en combinaison - sont nécessaires pour mieux comprendre leur efficacité relative dans le contrôle de l'érosion.
Cette étude vise à évaluer les effets des tailles de Gliricidia sepium, Piliostigma reticulatum et Guiera senegalensis, appliquées individuellement et en combinaison, sur le taux de ruissellement et la perte de sol. Les résultats contribuent à l'identification de solutions durables et peu coûteuses pour la conservation des sols dans les systèmes agricoles sujets à l'érosion.
Taux de ruissellement par type d'émondes
Le taux de ruissellement n'a pas été isignificativement influencé par l'apport des émondes en compostage de surface. Cependant, la comparaison des moyennes des traitements indique que la plus faible valeur du taux de ruissellement a été obtenue sur la parcelle avec une combinaison des trois (Pr+Gus+Gs) émondes exprimant une moyenne de 25.62%. Elle est suivie par ordre croissant par les parcelles ayant reçu les émondes de Guiera senegalensis (Gus), Gliricidia sepium (Gs) et Piliostigma reticulatum (Pr) , avec des moyennes respectives de 27,43 %, 28,80 % et 29,90 %. Le taux de ruissellement le plus élevé a été enregistré dans la parcelle témoin sans taille, avec une moyenne de 31,71 % (figure 1).
Perte de sol par type d'émondes
L'apport des émondes n'a pas eu un effet significatif sur la perte en terre. La perte en terre suit une tendance similaire au taux de ruissellement, on observe que la plus faible perte en terre a été obtenue par le traitement avec apport combiné des trois émondes avec une moyenne de 2.69 tha-1 et la plus grande perte en terre a été observée avec la parcelle témoin sans apport d'émondes (Figure 2). La faible perte en terre des parcelles sur lesquelles les émondes ont été apportées pourrait s'expliquer par le maintien de la stabilité de la structure et la réduction de l'érosion par l'apport de matière organique.